22 septembre 2025

Optimisation

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Depuis la crise sanitaire, les heureux propriétaires d’un « extérieur », conscients de leur privilège, sont nombreux à lui porter une attention nouvelle. L’économie de l’attention, c’est regarder ce que l’on se contentait de voir. 

Les balcons se transforment ainsi en mini terrasses et les terrasses en mini jardins, décrivant un ruissellement de nouvelles préoccupations et de nouvelles esthétiques dont aucune enseigne de jardinage et de bricolage ne pourrait se plaindre.

La petite table ronde en métal coloré, assortie de deux chaises pliantes, accompagnée d’une guirlande lumineuse ou d’un photophore, est ainsi devenue un signe de reconnaissance cool pour les jeunes bobos urbains à balcon, au même titre qu’un meuble chiné, une lampe iconique ou un tapis berbère. 

Les possesseurs d’un jardin ou d’un « terrain » se voient également soudainement traversés par de nouvelles ambitions. Une piscine et un barbecue, même japonais, ne leur suffit plus. C’est d’un salon de jardin et d’une cuisine extérieure qu’ils rêvent pour pouvoir « vivre dehors comme dedans ». Vive les robinsonnades de proximité. Surtout sous la protection d’un piège à moustiques connecté pilotable depuis son smartphone comme en propose la marque Home Defense dont l’ambition affichée est de « révolutionner nos moments extérieurs ».

Certains sont aussi tentés par les extensions de maison, un marché qui ne semble connaître aucune fatigue. Une véranda ou, pourquoi pas, une pergola, un carport (une pergola pour voiture), un pool house (un espace couvert) ou même un cube préfabriqué tout équipé pouvant être « pluggé » sur sa maison pour devenir, le temps venu, un studio indépendant parfait pour accueillir une nouvelle vie de travailleur indépendant, satisfaire une envie d’atelier à soi, recevoir des adolescents en quête d’indépendance ou des visiteurs payants en location courte durée. 

Ceux qui le peuvent gagnent en mètres carrés, les autres, en confort ou en esthétique et chacun a le sentiment d’avoir transformé son cadre de vie sans bouger et en un minimum de temps. Le rêve.

Une logique d’optimisation déjà à l’œuvre en architecture intérieure (rangements sur mesure, mezzanines, pièces en second jour…) qui nous renseigne à sa façon sur les attentes du moment et qui pourrait bien se répandre dans l’ensemble de la consommation vu le contexte économique. A défaut de possibilités d’extension, l’optimisation comme mode de vie.

So What ?

Nouveaux usages, nouvelles associations ou astuces pour mieux utiliser ce que l’on possède : la quête d’optimisation des consommateurs est aussi une opportunité de nouveaux discours pour les marques.