12 avril 2021

Têtes de gondole

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Cet hiver, on découvrait un magazine lancé par Sophie Davant, baptisé en toute simplicité et dont la couverture arborait fièrement un « Osez (enfin) devenir qui vous êtes vraiment », auquel il était difficile de rester indifférent tant la promesse touchait à l’universel. Le succès fut tel que le numéro fut réédité pour finir à 160 000 exemplaires vendus. Tout de même. Crise sanitaire oblige, la parole de Michel Cymes (que l’on n’appelle pas toujours docteur) s’est répandue sur tous les plateaux télé, l’occasion de nous souvenir que son magazine, Docteur Good, existe depuis 2017 et pourrait opportunément se retrouver sur la table basse de notre salon.

La semaine dernière, Stéphane Plazza lançait à son tour son bimestriel. Son absence nous aurait presque inquiétés. Dénommé «  Bienvenue chez vous by Stéphane Plazza », il aidera chacun d’entre nous à réussir son projet immobilier, sa décoration et ses travaux. Soit une bonne partie de sa vie. Le tout avec une approche « résolument proche, positive, bienveillante et experte » selon son éditeur. 175 000 exemplaires sont prévus. A quand un magazine sur les chanteurs d’hier, d’aujourd’hui et de demain, orchestré par Nagui (N’oubliez pas les paroles) ou un autre dédié au patrimoine en danger, architecturé par Stéphane Bern ?

La transformation progressive de tous les présentateurs télé en magazines sent bon le filon. S’il est difficile de prédire le succès de ce genre de publications à long terme, une fois passé le temps de la curiosité et face à l’obligation de toujours se renouveler, leur soudaine multiplication nous renseigne autant sur les intentions de développement des médias traditionnels que sur l’érosion des frontières entre les genres. Une véritable grille de lecture de notre société que les marques doivent regarder comme de nouvelles opportunités de collaborations.

Elles qui ont longtemps couru après les experts en blouses blanches pour crédibiliser leurs discours, puis après les people pour booster leur notoriété et se parer de quelques paillettes, pourquoi ne traqueraient-elles pas, aujourd’hui, les présentateurs télé ? Moins glamour mais sans doute bien plus efficace, en raison de leur apparente proximité et de leur sympathie sur-jouée. Jusqu’à présent, ce sont plutôt ceux qui ont quitté le petit écran que l’on revoit volontiers derrière les marques…

So What ?

Pour une marque, avoir recours à un présentateur télé ne doit pas se réduire à faire référence à son émission, mais consister à valoriser sa manière d’envisager la vie. Une autre approche des styles de vie.