5 octobre 2021

Rétro éclairé

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Est-ce un effet du confinement ou du post-confinement, voici le train de nuit et sa cohorte de fantasmes de nouveau sur le devant des esprits. Si la remise sur rails du Paris Nice de nuit fut abondamment traitée cet été par les médias grâce à une présence ministérielle à son bord, la conversion de l’Orient Express en marque depuis que la SNCF en a cédé la moitié au groupe Accor, est passée un peu sous silence. Et pourtant. 
 
Après avoir annoncé sa volonté de développement dans l’hôtellerie de luxe avec le lancement en 2023, de son premier établissement, voici l’Orient Express pour le moment installé au rez-de-chaussée de la Samaritaine que d’aucuns pourraient voir comme une gare pour toute marque de luxe en partance pour le rêve. Une première collection d’objets de voyage conçue pour exprimer l’art de vivre qui lui est associé y est ainsi présentée sous la forme de collaborations en éditions limitées avec différents créateurs et artisans. 
 
Et voilà, qu’au même moment, apparaît dans le paysage ferroviaire de nuit une start-up menée par un des fondateurs de KissKissBankBank, baptisée Midnight Trains et financée, entre autres, par Xavier Niel. C’est du lourd. Son ambition est de faire du train de nuit le lieu le plus hype du moment et elle annonce, pour y parvenir, le lancement, en 2024, d’un train de nuit qui viendra s’installer entre le mythique Orient-Express et les lignes actuelles standardisées. Le train de nuit imaginé par Midnight Trains proposera des chambres privatives avec literie haut de gamme, salles d’eau individuelles et films à la demande. Un service de conciergerie et de restauration (bar à vins et à cocktails) sera aussi proposé à bord. Le tout, à des prix comparables à ceux de la SNCF. A voir. 
 
Autant de projets autour des trains de nuit vient d’abord rappeler qu’il n’y a pas que les voyages sur la lune des milliardaires qui font rêver. Ils illustrent aussi notre penchant pour le passé dont le succès ne faiblit pas depuis que le futur semble de plus en plus difficile à prédire. Entre vintage et réédition, place aux trains de nuit comme expression d’une envie de renouer avec un temps plus lent et de conformer ses actes à sa conscience écologique. Une manière, aussi, de reconnaître que le voyage prime sur la destination. Soit exactement l’inverse de ce que promettent les compagnies low-cost…

So What ?

Le retour des trains de nuit ne peut-il pas être lu comme une preuve supplémentaire d’une attente d’expérience de la part des consommateurs ? Et si l’expérience frôle le fantasme, la marque acquiert un statut unique.