On apprenait récemment le lancement d’une nouvelle chaîne dédiée aux animaux de compagnie. Baptisée Dog & Cat TV, elle entend informer, conseiller, émouvoir et divertir les spectateurs. Au programme, des reportages sur l’actualité des quatre pattes, des conseils santé, de la nutrition et de l’éducation, des documentaires ainsi que des programmes reprenant les codes de la téléréalité. Gamelle des chefs et Cœurs à adopter devraient avoir leur petit succès…
Depuis quelques années, l’économie du chien et du chat se porte bien et le marketing n’a pas mis longtemps à renifler la niche. Pour preuve, la multiplication des garderies, dog-sitters, éducateurs canins de tous poils suscitant au passage de nouveaux passages obligés, de nouveaux codes et de nouvelles habitudes de consommation. De quoi aiguiser les appétits les plus variés et ravir les « pet-parents », le nouveau nom de ceux que l’on appelait « les maîtres » dans le monde d’avant.
Notons au passage que si les chats ont eu leur moment de gloire sur le net grâce à leurs pitreries, ce sont les chiens qui ramassent la mise dans la vraie vie. Leur nombre n’a pas beaucoup varié en France (9,9 millions en 2024), mais l’âge de leurs propriétaires a, lui, singulièrement chuté puisque ce sont les moins de 35 ans qui constituent l’essentiel des propriétaires. Il est loin le temps des chiens-chiens à sa mémère.
Pour expliquer ce phénomène, les explications abondent. Certains voient le chien comme une sorte d’épreuve probatoire du couple avant l’arrivée du premier enfant. Le chien au service du réarmement démographique. L’âge du premier enfant ne cesse-t-il pas de reculer pendant que croît le nombre de couples ne souhaitant pas d’enfants ? D’autres, plus psychologues, considèrent que les animaux domestiques constituent une protection rassurante pour des Gen Z inquiets de la marche du monde et de sa cohorte d’incertitudes. Un remède à la porosité de l’extérieur autant que la preuve manifeste que la société de consolation n’est pas qu’une théorie. Chiens et Labubu, même combat.
Enfin, face à l’omniprésence des relations virtuelles, l’animal de compagnie incarne un antidote, une manière de renouer avec la matérialité du réel, l’instant présent et même la socialité tant le chien peut se révéler être un vecteur de rencontres et d’échanges. Un retour au réel confirmé par le succès des jeux d’échec et de plateaux ou encore de la van-life auprès des trentenaires. Eux que l’on imaginait égarés dans le virtuel…
So What ?
Consoler ses acheteurs peut constituer une mission de marque inédite. Souvenirs partagés rassurants, sentiment d’être compris et protégé, perspectives de rencontres bienveillantes… La marque doudou a de l’avenir…
