En Corée du Sud, après une décennie de consommation de cosmétiques à toute allure, voilà qu’une nouvelle tendance commence à faire son apparition, aussitôt baptisée Skip care. Les amateurs apprécieront le jeu de mots. Skip care ou comment faire moins mais mieux dans le domaine du Skin care en sautant des étapes. Les Coréennes, qui en étaient à dix applications de produits de soin chaque matin, commencent ainsi à envisager l’idée que d’autres manières de faire sont possibles. Plus qu’un changement de routine, une prise de conscience.
Les marques de cosmétiques repensent donc leurs formules et imaginent des produits destinés à simplifier l’usage et le quotidien de leurs utilisatrices. La tendance Skip Care est aussi le signe d’un désir d’engagement environnemental puisqu’il revient à moins consommer pour réduire l’impact écologique et à apprendre à rester au plus près de ses besoins en totale conscience et connaissance de ce que contient la formule. Une manière de distinguer le bon grain de l’ivraie et l’opportunité pour les marques d’afficher leur transparence. Pourquoi ce tournant vers un mode de consommation plus light et plus responsable (routine plus courte, moins d’ingrédients) serait-il d’ailleurs réservé au monde de la cosmétique ? Ne pourrait-il pas inspirer d’autres univers et, plus particulièrement, ceux de l’alimentaire et du textile ?
Après des années d’accumulation et de consommation activées par la course à la nouveauté, de nouvelles attentes se dessinent aujourd’hui (et pas seulement parmi les plus jeunes…) qui laissent envisager que l’émergence d’un modèle plus apaisé et plus responsable est possible. Pourquoi continuer à faire comme si de rien n’était ? Ne pourrions nous pas, nous aussi, « skipper » certaines de nos habitudes sans devoir minimiser pour autant notre satisfaction ? Les marques ne pourraient-elles pas nous proposer de nouvelles routines ou des produits multi-fonctions/multi-destinations qui nous simplifieraient la vie ?
Marie Kondo, la papesse du rangement que nous évoquions ici il y a plus d’un mois, recommande, face à un objet, de toujours se demander s’il nous apporte encore de la joie. Si ce n’est pas le cas, autant s’en débarrasser. La recommandation n’est pas réservée au seul contenu de nos placards…