TGV, qu’il faut désormais appeler InOui et Stylist, qu’on ne présente plus aux Parisiens, se sont récemment rapprochés pour imaginer un food truck qui, installé dans différents endroits stratégiques de la capitale, permet de découvrir ce que la SNCF a imaginé pour les bars de ses trains à grande vitesse, du petit déjeuner à l’afterwork. Pourquoi faudrait-il nécessairement être dans un train pour déguster ce que son bar propose ? Avec sa nouvelle signature « Voyagez avec votre temps », le SNCF nous annonçait son ambition et cette opération de com’ le prouve, tant elle semble à la fois évidente et dans l’air du temps.
Pendant ce temps, la maison Frichti, en mode conquête tous azimuts (et pour redorer au passage son blason jaune écorné par un mauvais buzz sur les conditions de travail de ses livreurs…) organisait le 26 juin dernier sa première Frichti Food Party à la Rotonde de Stalingrad, à Paris. Une idée à rapprocher du célèbre pique-nique Dacia qui, d’année en année, s’affirme comme le rendez-vous attendu des possesseurs de véhicules de la marque. Ces deux exemples suivent le même chemin.
Voilà deux marques qui n’hésitent d’abord pas à sortir de leur territoire et de leurs discours habituels, pour ne pas dire naturels : la SNCF quitte ses gares, ses trains et ses tarifs prometteurs et Frichti, ses livreurs et leurs courses en vélos. Voilà aussi deux marques qui partent à la conquête de ceux qui ne sont pas leurs clients en allant directement à leur contact. Ceux qui ne prennent pas le train, ceux qui ne vont pas se restaurer au bar des trains, ceux qui ne commandent pas leur repas sur le net. Une manière de leur tendre la main et d’attirer l’attention par la preuve (la qualité de leur offre) et la convivialité plutôt que par des promesses ou des belles images. Sans oublier au passage l’opportunité de nourrir les incontournables réseaux sociaux…
Le marketing a toujours été une affaire de territoires et de cibles. La base même du positionnement. Mais avec le développement des marques digitales, les règles sont en train de se réinventer sous le coup du désir de ces dernières de s’affranchir des limites du net pour prendre pied dans le monde réel. Conséquence : les territoires deviennent moins lisibles, la question de la légitimité pour intervenir sur un marché se fait moins présente, les non-clients deviennent une cible privilégiée et la course aux opérations événementielles est ouverte. Une nouvelle page de l’histore du marketing est en train de s’écrire.