Vendredi soir. TF1. District Z, l’ultime jeu imaginé par la chaîne pour occuper la dernière soirée de la semaine ouvrée. Les marques partenaires du programme apparaissent les unes après les autres. Parmi elles, Fleury Michon. A l’écran, un four s’ouvre pour y dévoiler un plat. « Savourez votre divertissement avec le parmentier de saumon Fleury Michon gratiné lentement dans sa barquette en bois du Jura ». Soudain, un résumé de notre époque en forme de recette.
Un parmentier de saumon. Un plat familial, roboratif et consensuel, économique et généreux. Comme une promesse d’abondance réconfortante dans un environnement malmené par l’incertitude et les restrictions de liberté. Gratiné lentement. Le bruit du gratin devient presque audible. On le devine se gondoler sous la chaleur du four. Presque comme dans une vidéo ASMR, cette sous-culture consistant à créer des sensations de bien-être à partir d’images associées à des bruits à peine perceptibles. On imagine le gratin passer progressivement de jaune à brun. On le fixe comme on regarderait une bûche se consumer dans l’âtre d’une cheminée. Hypnotique. La saveur du saumon mêlée au fromage fondu commence à nous envahir.
Un parmentier gratiné lentement dans un monde où tout va trop vite est comme une promesse de pause bienfaitrice, une parenthèse enchantée. Voilà, à présent, la barquette en bois du Jura. Le Jura, ses forêts, son air vivifiant, la chaleur de ses habitants et de leurs habitats. La barquette en bois synonyme de conscience écologique, de valeurs, de qualité et d’engagement. Autour de la table, Greta Thunberg est un peu avec nous ce soir. Les Boomers, aussi, ont une conscience. Et quel plus noble écrin offrir à un parmentier de saumon prêt à aller se faire gratiner lentement qu’une barquette en bois du Jura ?
Ce n’est pas un plat que vient nous proposer Fleury Michon, mais la recette du bonheur en période de crise sanitaire. Des moments chaleureux et généreux pour oublier l’actualité, un temps ralenti pour reprendre possession de nous-mêmes et une pensée pour la planète, pour nous souvenir que de son état dépend notre avenir. On aimerait tant que la vie ressemble à un parmentier de saumon gratiné lentement dans sa barquette en bois du Jura. Merci Fleury Michon.