25 mars 2019

Le consommateur cueilleur

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Les marques alimentaires ont pour habitude de vendre leurs produits prêts à consommer. Un principe de service rendu qui justifie leur valeur. Moins le consommateur en fait, plus il accepte de payer cher. Logique. Oui, mais ça, c’était avant. Maintenant qu’il émet des doutes sur les origines de ce qui lui est proposé et qu’il attend de l’engagement de la part des marques, certaines d’entre elles se sont dits qu’elles pourraient bien lui demander de mettre la main à la pâte. Et pourquoi pas ? Après tout, on trouve bien sur les linéaires des kits de pizzas à réaliser soi-même qui ne semblent pas nuire aux ventes de pizzas touts prêtes.

C’est le raisonnement qu’a du suivre Le Jardin d’Orante qui, à côté de son offre habituelle de cornichons en bocaux, propose (pour la seconde fois) des kits pour faire pousser soi-même ses cornichons. Une manière maline de souligner que son offre est tellement naturelle que chacun peut la reproduire chez lui « artisanalement ». Une manière aussi, de faire parler d’elle sur les réseaux et de promouvoir subtilement le made in local. Faire, c’est comprendre.

A partir de début mai, Le Jardin d’Orante mettra ainsi en vente sur son site 3500 kits de Mon Cornichon Maison au prix symbolique de 3 euros permettant de faire pousser les cucurbitacées chez soi. Les recettes des ventes seront intégralement reversées à l’association des Cornicheurs français, histoire d’alerter les esprits sur les enjeux de la relance du cornichon français et de soutenir les agriculteurs mobilisés aux côtés de la marque pour l’occasion. De quoi séduire tous les habitants de Boboland toujours excités par l’idée d’avoir un peu d’eux planté dans le terroir.

Et voilà les consommateurs devenus à la fois acteurs du projet de relance de la filière du cornichon français, sensibilisés à sa culture et auteurs de leur propre consommation à travers une activité ludique et pédagogique à mener en famille, sur son balcon ou dans son jardin. Un consommateur cueilleur en quelque sorte. Pas mal. Car manger est autant partager un moment autour d’une table que de la connaissance et des savoir-faire associés à ce que l’on mange.

So What ?

Donner à voir, à comprendre et même à produire, offre aux marques l’opportunité d’afficher leur proximité avec leurs consommateurs tout en répondant à leurs attentes de transparence. Une pédagogie vertueuse.