Chaque année, le Consumer Electronic Show fait figure « d’appartement témoin » du futur. Y est présenté tout ce qui devrait constituer notre quotidien de demain. N’oublions toutefois pas que ce salon se passe à Las Vegas, capitale du jeu. On ne gagne pas à tous les coups. Cette année, deux innovations ont attiré les regards.
D’un coté, Brewie (conçue par une start-up hongroise), une machine connectée qui permet de brasser la bière à la maison. Une poudre, un peu d’eau, une carte RFID et l’application permet de réaliser automatiquement une recette de bière parmi une large base de données alimentée par la communauté et des brasseurs professionnels… Compter 5 à 6 heures de cuisson et de 5 à 14 jours de fermentation avant de déguster sa bière maison. De l’autre, Somabar un appareil connecté à un smartphone qui permet de préparer un cocktail, parmi les 300 proposés, en fonction des alcools et ingrédients présents dans des tubes à essais clipsés à l’arrière de la machine et des préférences de dosage de l’utilisateur.
Deux innovations « générationnelles » puisque fondées sur le smartphone et inspirées par un mode de vie où « boire des coups avec ses potes » constitue l’épicentre de la vie sociale. Deux innovations qui viennent aussi annoncer le rapprochement de deux univers considérés pour le moment comme éloignés : la grande consommation et l’électronique grand public.
Ici, les applications ne servent pas seulement à comparer le prix des produits ou à savoir si tel ou tel produit est écologiquement responsable, mais à élaborer des recettes « en vrai ». « Faire comme », « se mettre à la place de », « se prendre pour » sont aussi autant d’opportunités offertes de bien comprendre sa consommation et les processus de fabrication qui lui sont associées que de mieux cerner ses propres goûts et attentes.
La consommation a longtemps été regardée comme étant au service de l’expression de soi. La voilà aujourd’hui au service de la connaissance des produits. Et pourquoi pas, demain, aussi, au service de la connaissance de soi ?