Il est toujours intéressant d’aller promener son regard hors de chez soi, mais pas trop loin quand même pour ne pas perdre ses repères culturels. En Belgique par exemple. Le Soir, grand quotidien national, abordait récemment les 5 tendances food de 2019. On y trouvait, les racines, l’amertume, la fermentation, la salade et la kernza (après le millet, le quinoa, le sarrasin, c’est la nouvelle graine à cuisiner).
Premier constat : beaucoup de propositions sont (encore) inconnues, preuve que les marchés alimentaires carburent à la découverte et à l’étonnement. Bonne nouvelle. Second constat : la nouveauté food vient de la terre et est végétale. Pas de viande à l’horizon. Pas de fruit, fût-il « super », non plus. Pas vraiment surprenant. Après avoir ressuscité les légumes anciens, quoi de plus attendu que les racines comme les ignames, le panais et même, ultime nouveauté, le jicama du Mexique, à l’allure d’un navet, qui se consomme cru ou cuit ? L’amertume devrait continuer sa progression dans nos palais, dans le sillage du chou kale, et venir ainsi enrichir notre palette des saveurs. Ce n’est pas encore maintenant que l’umami, le cinquième goût des Japonais, le goût « savoureux », va réussir à s’imposer… Place au brocoli-rave, aux feuilles de pissenlit, au chou chevalier et même à l’endive qui pourraient venir s’immiscer dans les cocktails…
L’arrivée de la fermentation vient signer l’irruption du vivant qui se transforme dans notre alimentation. Peut-être la nouvelle norme alimentaire. Nous devrions ainsi faire connaissance avec le tempeh, alternative à la viande et cousine du tofu. Il s’agit d’une préparation indonésienne consistant à faire fermenter des graines de soja pelées et cuites… La laitue romaine serait promise à un avenir radieux et la salade devrait s’imposer dans notre alimentation sous toutes les formes, y compris en jus et dans des boissons désaltérantes. On devrait même découvrir de nouvelles variétés comme la laitue-asperge ou la laitue-tige, très présentes dans la cuisine asiatique. Quant à la kernza, sa production est vantée par tous les défenseurs de la planète puisqu’elle est capable de régénérer les sols et de stabiliser le climat. Bientôt sur nos tables de petits-déjeuners et dans nos bières…
Quel est le point commun de tous ces aliments ? Etre, ni beaux, ni appétissants, mais tous dotés d’une même promesse : nous permettre de mieux nous porter sans mettre en péril la planète. La rencontre du Je et du Nous.