Qui dit tacos, dit cactus, chapeaux mexicains et bières à étiquettes orangées. Une image à la fois exacte et réductrice quand on apprend qu’ils sont en train de devenir le plat emblématique de la génération Z. Merci les réseaux sociaux. Au centre commercial Les Sentiers de Claye-Souilly, à dix-sept kilomètres de Meaux, s’est récemment ouvert TacoShake, un restaurant de tacos imaginé par le rappeur Mokobé. 3000 personnes ont fait le déplacement le jour de l’inauguration. Place au french tacos, né à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, très présent dans le sud de la France, mais totalement ignoré du reste du pays et, en particulier, des Parisiens. Qui connaît la chaîne de restaurants Tacos Avenue qui comprend pourtant une quinzaine d’établissements ? O’Tacos semble avoir saisi l’engouement puisque ses enseignes sont, elles, entrées dans la capitale où l’on peut aussi goûter au double Tacos imaginé en série limitée par KFC…
Le principe du french tacos est simple : viande, sauce fromagère, frites, re-viande et re-sauce, le tout entouré d’une galette façon burritos carrée et passée au grill. Autant dire que la tendance du moment, « saine et gourmande », est restée sur le palier. Comment s’en étonner ? L’important à cet âge là est d’abord de remplir son corps. Notons au passage que le french tacos s’affiche halal, manière de n’exclure personne… A la génération X, Facebook et les burgers. Aux Millennials, Instagram et les kebabs. A la génération Z, les tacos et Snapchat.
Chaque génération d’ados veut son mode de communication et sa nourriture identitaire, manière pour elle de se construire et d’affirmer sa différence avec ses parents. Leur quête numéro une est l’entre-soi. Sans légumes et sans bonne conscience, mais à base de produits industriels connus et appréciés, qui jouent ici le rôle de marques/marqueurs générationnels. Boursin, La Vache qui Rit pour les « sauces fromagères » des tacos, Nutella pour les crêpes. Un peu comme Nike et Lacoste dans le monde de la mode…
Le succès rencontré par les tacos n’auraient, bien sûr, pas pu être le même sans les réseaux sociaux. Certains Youtubers en sont devenus les porte-paroles, des rappeurs se produisent dans ces enseignes ou mentionnent ce plat dans une de leurs chansons quand ils ne sont pas invités aux inaugurations… Pour les Z, musique, mode et alimentation sont devenus inséparables…