L’affaire peut sembler anecdotique, parfaitement snob et totalement expérimentale. Elle n’en mérite pas moins l’attention de tous ceux qui traquent le futur dans les détails. Si les collaborations entre les marques de champagne et les designers sont légion, elles aboutissent le plus souvent à des flûtes ou seaux « réinventés » au pouvoir d’étonnement finalement assez faible. C’est ce qu’ont du se dire le champagne Krug et la designer Ionna Vautrin…
Résultat de leur rapprochement : un « Coquillage Krug » qui, posé sur un verre de champagne et une fois porté à l’oreille, permet d’entendre la musique mélodieuse des bulles de champagne et de révéler les facettes olfactives et gustatives de chaque cuvée … Une expérience inédite. Depuis le temps que les intellectuels des tables nous parlent d’harmonie et de mélodie des saveurs, il fallait bien que cela finisse par s’entendre. Ledit coquillage est réalisé en porcelaine de Limoges par Bernardaud et, accessoirement, individuellement numéroté à la main…
Ecouter le champagne avant de le boire, il fallait y penser. Poétique et universel, la « Krug sound expérience » renoue ainsi avec le geste universel consistant à entendre la mer au fond d’un coquillage. Simple et sensorielle, elle offre ici de nouvelles possibilités d’expression à un produit largement enfermé dans les conventions sociales. Elle est une invitation à activer l’ouïe pour appréhender la dégustation, réflexe que de nombreuses marques pourraient, elles aussi, initier.
Et si on se mettait à écouter les produits que l’on a l’habitude de regarder ? Le bruit des corn-flakes, de la mousse au chocolat, de la bière et de l’eau gazeuse, du pain et des biscottes. Alors que les nouvelles technologies ne cessent de proposer des expériences inédites et immersives, pourquoi les produits de notre quotidien ne contribueraient-ils pas, eux aussi, à « augmenter la réalité » ?