Tout a commencé avec le mouvement de Staycation, concept hybride (comme l’aime notre époque) né du rapprochement de Stay et de Vacation, soit l’idée, pour le moins étrange, de rester chez soi pendant les vacances. Ceux qui chaque année s’évertuent à vanter les mérites de Paris au mois d’Août ont trouvé là un argument supplémentaire. Puis vint le temps du Workation, construit sur le même principe, mais adopté au travail. Comprenez : travailler dans des lieux qui pourraient être associés aux vacances. Yoga, méditation, surf, oui, mais entre deux rendez-vous avec les actionnaires et deux réunions de bouclage de levée de fonds. Workation ou comment ne jamais vraiment partir pour pouvoir mieux revenir. Un mouvement né en Californie qui se décline, par exemple, dans le Perche, à la Mutinerie où coworking et coliving se conjuguent sur fond de permaculture.
Et voilà que, maintenant, c’est l’idée de partir à la campagne qui démange les branchés urbains. Plus les villes se remplissent de touristes, plus leurs habitants réfléchissent à des plans B pour s’en éloigner. Ainsi, l’hôtel Le Barn, qui se présente comme un fantasme de maison de campagne à 45 minutes du Périph’ : au milieu de 200 hectares de bois, une ferme et ses granges agricoles revues par une agence éco-responsable de designers/éditeurs où il est possible de jouer au coin du feu et de pratiquer, entre potes ou en famille, la pêche à la mouche, l’équitation, la rando, le yoga et même de s’adonner au plaisir de barbecues éco-responsables locavores. Des activités instagrammables à souhait, certes, mais sans épate. On pourrait aussi citer (toujours dans le Perche…) le lieu « D’une île », récemment repris par Fanny et Valentin, deux anciens des très estimés restaurants parisiens Septime et Clamato avec le soutien de leur chef étoilé, qui propose huit chambres et un restaurant déclinés dans le même esprit cool-créatif qui a fait la réputation de ces établissements.
Staycation, workation ou échappées vertes, on ne peut s’empêcher de penser qu’il flotte actuellement dans les esprits comme une envie d’être ailleurs… sans trop perdre ses repères. En vacances, mais chez soi ou au bureau. Avec ses potes et sa communauté parisienne, mais hors de Paris. Après les City-breaks, voici venu le temps des Life-breaks comme solution pour les évasions de proximité. Pourquoi vouloir toujours aller loin ?