Ici, c’est la Maison Lejaby qui ouvre son premier magasin de lingerie à Lyon. Là, c’est la Maison Plisson qui propose son épicerie choisie et responsable à destination de sa clientèle bobo et de passage. Un peu plus loin, c’est Maison Père, Maison Labiche et Maison Standards, toutes trois spécialisées dans le vêtement urbain contemporain. La mode de la Maison est lancée et il y a fort à parier que la coupe va vite se remplir… Il est loin le temps où seules les « maisons de couture » usaient de cette appellation… Mais pourquoi donc tant de « maisons » en ville ?
Sans doute parce qu’elles « convoquent de nouveaux imaginaires » comme aiment à le répéter les spécialistes du marketing. Dans le monde des entreprises, les start-ups sont venues bouleverser les codes et les habitudes avec leurs babyfoots, leurs cantines bio et leurs coussins de couleur posés à même le sol. Aujourd’hui, elles sont une source d’inspiration pour toutes les entreprises conscientes d’une nécessité de se réinventer pour toucher de nouvelles populations.
Les « Maisons » sont au commerce traditionnel ce que les start-ups furent au monde de l’entreprise. Une manière de réinitialiser l’existant. De montrer que quelque chose se passe. Maison signifie « origine française » et authenticité. Maison appelle le savoir-faire, la tradition, l’artisanat. Le mot renvoie à l’histoire, au métier, au patrimoine. Maison signifie attention. Attention portée à son offre comme à sa relation avec ses clients. Maison induit « l’entre soi ». Des commerçants impliqués personnellement dans leur activité et une clientèle qui s’envisage comme une communauté. La confidentialité n’est pas loin… Maison a tout bon.
Son apparition est la preuve que les relations entre consommateurs et enseignes sont en train d’évoluer. Que le commerce cesse d’être exclusivement envisagé comme la répétition à l’identique d’un modèle. La même offre un peu partout, ici ou ailleurs. Qui pourrait être contre ?