En décembre dernier, La Redoute, en plein questionnement sur son modèle économique, avait imaginé de s’installer au domicile de ses acheteuses « fans », recrutées sur les réseaux sociaux. Dix d’entre elles avaient ainsi reçu à leur domicile des kits de promotion ainsi qu’une centaine de modèles de la collection automne-hiver 2014/2015. A elles, ensuite, d’inviter le plus de monde possible… But de l’opération : déclencher des achats sur le site e-commerce, fidéliser ses clientes et faire de chacune d’elles le relais de la communication du véadiste, notamment sur les réseaux sociaux.
De leur côté, les trublions du goût, Michel et Augustin avaient imaginé pour les fêtes de fin d’année un jeu concours original permettant à leurs fans de recevoir chez eux (après tirage au sort) des membres de l’équipe de la marque. De la DRH aux commerciaux en passant par les deux chefs en personne, chacun est donc venu dîner en apportant le dessert…
Entre réunions Tupperware et remise au goût du jour de la technique giscardienne consistant à « s’inviter chez les vrais gens », voilà qui vient nous confirmer que c’est bien avec les vieilles recettes que l’on fait souvent les meilleurs plats… Voilà qui vient aussi souligner que l’enjeu du commerce se situe aujourd’hui moins dans les magasins et dans les campagnes de pub que dans le sentiment de proximité ressenti par les consommateurs vis-à-vis des marques. Un sentiment qui ne demande qu’à se répandre pour faire le buzz…
Bandes d’amies qui débarquent chez soi pour découvrir la nouvelle collection de La Redoute ou soirées entre potes parmi lesquelles se cachent Michel et Augustin, le « micro-collectif » se diffuse peu à peu et s’impose lentement comme un format rassurant, ni trop grand (comme les réseaux sociaux), ni trop petit (comme le seul cercle de ses amis), idéal pour cultiver les échanges et l’entre-soi avec une pointe de surprise.
Ce sont moins les produits qui se consomment qui intéressent désormais les consommateurs que les moments qui se partagent…